Cartes du Tendre - Les baisers

Carte du Tendre N°09

Carte du Tendre N°31

Carte du Tendre N°39

Série Cartes du tendre
Infographies, tirage numérique sur papier ivoire, 30x30cm

Ces cartes du Tendre, aussi appelées simplement « Les baisers », ont pour origine une analogie entre le dessin d’une rivière traversant un territoire et le profil de deux visages qui s’embrassent. La rivière, le fleuve peuvent à la fois séparer, dans un rôle de frontière, mais ils peuvent aussi créer des communautés, des villes, car l’eau est source de vie. Le baiser est naturellement une union, mais une union de deux personnes qui ont leur propre individualité. C’est en s’embrassant qu’ils créent ensemble un territoire d’amour.

Ces cartes ont deux niveaux de lecture, ce sont des trompes l’œil ; à distance, nous distinguons le baiser, plus ou moins facilement selon les versions. Des paréidolies qui peuvent être douces ou fougueuses, épurées ou complexes selon le dessin de la carte qui apparait dans une vision plus rapprochée. C’est dans ce deuxième niveau de lecture que l’on observe l’exigence d’écrire un lieu en cartographie.

Chaques versions présentent une situation vraisemblable d’implantation humaine en fonction d’un environnement géographique. Les traits épousent les contours des yeux, d’une bouche, d’une joue et dessine en même temps une route, un chemin, une rivière qui doivent se coordonner logiquement.

Cette série de cartes a débutée en 2008. C’est un travail numérique, avec un réel souci du détail pour le pixel qui est surement le troisième niveau de lecture. Numérique et virtuel sont les bonnes conditions pour confirmer le caractère utopographique (sans lieu réel) de ces œuvres.

Le titre Carte du Tendre fait référence à Clélie, histoire romaine, un roman de Madeleine de Scudéry. Ce roman est un bel exemple du roman précieux du XVIIès., un genre qui prône le sentiment, son analyse et son discours. C’est dans Clélie que se trouve la carte de Tendre, « représentation topographique et allégorique de la conduite et de la pratique amoureuse1« .

Si ces cartes allient amour et territoire c’est aussi peut-être pour davantage nous inciter à aimer notre Terre.

Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling [dir.], Dictionnaire mondial des littératures, Larousse, p. 803.


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Il y eut un homme entre les autres qui, après avoir vu cette carte qu’il avait demandé à voir avec une opiniâtreté étrange, et qui après l’avoir entendu louer à de plus honnêtes gens que lui, demanda grossièrement à quoi cela servait et de quelle utilité était cette carte. Je ne sais pas, lui répliqua celui à qui il parlait, après l’avoir repliée fort diligemment, si elle servira à quelqu’un, mais je sais bien qu’elle ne vous conduira jamais à Tendre.

Madeleine de Scudéry, Clélie, Histoire romaine, Paris, 1656.